Coupes franches

Nous avons passé quelques jours dans la vallée du village de Toho, sur l’île de Kyushu. Toho est censé être connu dans tout le Japon pour ses céramiques, et nous ferons peut-être un petit article là dessus, mais ce n’est pas le sujet du jour.

Notre arrivée là-bas s’est faîte façon Jurassic Parc, sous une pluie battante dans une voiture où si l’on avait pu voir à travers les vitres embuées on aurait sûrement vu les dinosaures. Mais pas de dinosaures pour cette fois, par contre on a été servi côté pelles mécaniques : il y en a partout, pour ainsi dire à la pelle.

Notre hôte nous a fait un bref historique des événements : deux ans plus tôt, un typhon est passé exactement au dessus de cette vallée, provoquant des dégâts massifs : les pluies torrentielles de plus de 50cm par heure ont provoqué des glissements de terrain et les rivières ont été submergées d’eau, de boue et de débris de bois, détruisant notamment 1500 maisons, ainsi que de très nombreuses routes et voies ferrées. Environ 300 000 personnes ont été déplacées pendant plusieurs jours.

La route est désormais très longue pour remonter les vallées, du fait de la mise en place de circulations alternées sur les routes qui n’ont plus qu’une voie.

Photos juste après le typhon

Un an et demi plus tard, les pelleteuses sont toujours au boulot pour dégager les rivières, reconstruire les routes et stabiliser les pentes. La boue a été lessivée mais on voit aujourd’hui encore clairement les conséquences de ce déluge…

Je dois vous avouer que c’est assez impressionnant de voir les moyens mis en œuvre pour tout reconstruire : les pelles mécaniques déblaient le lit des rivières, presque à sec en hiver, et les pentes qui ont glissées sont recouvertes d’une structure en béton sur des surfaces gigantesque.

Six ans plus tôt nous avions découvert comment le béton pouvait aider à résoudre les problèmes de tsunamis sur l’île de Shikoku (voir l’article Les Rois du Béton), à présent nous voyons comment le béton répond aux typhons.

Voilà pour le contexte, réjouissant non ?

Les forêts de Toho

Comme un peu partout au Japon, les alentours de Toho sont très escarpés : les balades en forêt ne sont pas de tout repos, les dahus japonais doivent avoir une sacré différence de longueur de pattes !

A certains endroits, on tombe sur des endroits très bizarres :

Sur des hectares entier, c’est le carnage : tout est coupé, broyé, arraché, il ne reste pour ainsi dire rien de vivant sur ces milliers de mètres carrés. Flippant.

Notre hôte nous explique que les installations pour les Jeux Olympiques de Tokyo nécessitent beaucoup de matériaux de constructions, ce qui explique l’ampleur de ces coupes. Il nous explique aussi que la monoculture de sapins aux racines peu profondes n’a pas favorisé les conditions lors du typhon de 2017, provoquant bien plus de glissements de terrains que si les flans de montagne étaient préservés, avec une diversité de plantes et d’arbre à même de stabiliser le terrain, si pentu soit-il.

C’est vrai qu’à ce rythme on peut se demander pourquoi il y aurait encore des montagnes dans cet endroit là après des millénaires de typhons et de fortes pluies…

Difficile de ne pas se rendre compte du problème que cette gestion des forêts pose, entre la plantation exclusive de sapins et les coupes franches de ceux-ci quelques années plus tard, et pourtant cela n’a pas l’air de changer des masses… Le mystère de l’être humain !

Jusqu’ici tout va bien… ou pas, mais bon on verra plus tard.

Miso

Nous vous emmenons maintenant sur Shikoku, où nous terminons notre séjour par là où nous l’avions commencé 6 ans plus tôt !

C’est au cours de notre séjour chez Azusa et TabiChan que nous allons à Tobe, et plus précisément dans un collectif de néo-ruraux (encore eux !) à l’occasion d’un atelier de fabrication de miso : cette purée de soja fermenté qui est à la base d’un bon paquet de plats de la cuisine japonaise (dont la soupe miso).

Voici tout d’abord le résumé de la journée dans une belle vidéo !

D’abord, les haricots cuisent pendant 3 heures dans des énormes casseroles au-dessus d’un feu dans un baril.


Quand le soja est assez moelleux, il est prêt pour passe à la broyeuse ! Ici, on utilise un genre de hachoir manuel tout simple et tout le monde s’y met les un-e-s après les autres.

Aujourd’hui, on fabrique du miso blanc, c’est-à-dire du miso fait à partir de purée de soja bien sûr, à laquelle on ajoute du riz, et beaucoup de sel. On mélange tout ça toujours à la main dans des grands bacs en plastique. C’est tout chaud, comme le soja est haché juste à la sortie des casseroles. Là encore, tout le monde s’y met avec entrain, et c’est un chouette jeu pour les enfants : mettre les mains dans une patouille chaude et un peu collante, c’est toujours rigolo !

Mais la partie la plus enthousiasmante, c’est sûrement le moment où on fait des boules de ce mélange pour les lancer le plus fort possible au fond d’une espèce de seau en bois (pendant que Guilhem filme et photographie, je prépare les munitions pour ma nouvelle copine de 8 ans qui est toute contente de pouvoir envoyer à toutes forces les boulettes que je lui prépare !).

Il faut savoir qu’une fois la recette terminée, le miso va rester dans son seau pendant un an, et il deviendra meilleur avec l’âge (visiblement, le miso de trois ans est bien goûtu mais pas trop fort non plus : c’est le préféré de nos voisines de table). Les étapes suivantes sont plutôt faites par des grands : compacter les boulettes dans le seau pour ne pas laisser d’air dans le mélange, ajouter une dose du miso de l’an dernier, histoire d’activer le processus de transformation en intégrant les bonnes bactéries, remettre un bon paquet de sel, recouvrir de saké-kasu : un genre de lie de saké (c’est ce qu’il reste du riz après la production de saké et ça sert de saumure), avant de recouvrir le tout d’un couvercle en bois.

Le miso est surveillé et retourné régulièrement, mais ne sera consommé qu’à partir de l’année prochaine. D’ailleurs, au cours de cet atelier, nous avons eu droit à un bon déjeuner bio avec, entre autres, une bonne soupe avec le miso de l’année dernière : une réussite !

Toute cette journée se passe dans un endroit magnifique : une vieille maison énorme, avec un jardin qui recèle de surprises : une grotte/frigo de 20 mètres de long, une exploitation de shiitake (champignon japonais), un jardin clos où règne une harmonie désuète et d’autres bâtiments utilisés comme menuiserie, four à pizza, etc.

La maison est entourée d’une rivière à l’eau claire et je n’ai pas de mal à croire que tout le monde vienne se baigner au pied du camphrier géant qui la borde, ça donne trop envie !

Ce collectif regroupe des petites familles de la région (enfin, à deux heures de route près tout de même…), et la journée est rythmée aussi par les rires des enfants qui font leur vie joyeusement !

Aimer au Japon

En voilà un mystère à percer…

Depuis le début du voyage, je me questionne sur l’amour au Japon : l’amitié, la sensualité, l’amour dans le couple, comment faire la différence entre politesse, preuve d’amour et rapport commercial…

Par exemple, un soir où nous avions rendez-vous à 20h avec une amie française devant Studio Alta à Shinjuku (c’est un peu la fontaine Saint-Michel pour les parisien-ne-s : lieu de rendez-vous typique), on a pu observer tout ces « couples » Tinder (application de rencontres si je ne m’abuse) qui se retrouvent à 19h55 en se voyant pour la première fois. Ca va très vite : un petit « tu es Marie ? Oui ! » et c’est parti, ils sont déjà loin. Il n’est pas question de se saluer plus, de se faire la bise, de se demander où on va aller après ou de prendre des nouvelles en faisant le pied de grue au point de rendez-vous. A la française, quand Mathilde est arrivée à 20h07, on a passé 10 minutes sur place à se demander « comment vont les ami-e-s, et où est-ce qu’on loge, et t’as vu les gens là-bas le look qu’ils ont, et au fait, on fait quoi maintenant ? ». Tout ça pour dire que rien que dans la rencontre, il y a quelque chose qui me paraît vraiment étrange, étrangement distant, timide et calculé à la fois.

Ensuite, une fois qu’on a fait connaissance, on ne sait pas trop si c’est du lard ou du cochon. Il y a tellement de personnes qui paient pour avoir de simples conversations avec d’autres personnes dans les bars à hôtesses ou à hôtes, que parfois, on a la sensation que le rapport humain est devenu une marchandise.

Et enfin, il y a tellement de codes qu’on ne comprend pas, et une telle timidité de la plupart des japonais-es vis-à-vis des étranger-e-s, qu’on est un peu perdu dans les modes d’expression qui vont de l’indifférence à la convivialité sans qu’on ne sache trop comment le prendre…

Par exemple, nous nous sommes retrouvés dans un groupe de potiers à Koichiwara où nous avons été « invités » plus ou moins de force vu que nous logions chez un des invités à ce moment-là. Ces jours-là , nous avons été reçus partout, on nous a offert des repas et des moments d’exception (on vous en dira plus). Mais est-ce que c’est un devoir vis-à-vis de Tsuda san, notre hôte ? Est-ce que c’est avec une arrière pensée commerciale pour qu’on achète leurs produits ? Est-ce que c’est complètement sincère et on a le droit à un traitement de faveur parce qu’ils ont un bon feeling avec nous ? Je ne peux rien affirmer. Si j’étais complètement sûre de moi et si je voulais voir la vie en rose, je me dirais « comme ces personnes sont charmantes, quel sens de l’hospitalité, nous sommes toujours bien reçus avec beaucoup de générosité ! », mais là, ça ne passe pas. Est-ce moi qui porte des lunettes grises ou est-ce que je suis simplement lucide ?

Cette sensation ne m’empêche pas de profiter de l’instant présent et d’apprécier ces « cadeaux » pour ce qu’ils sont. C’est juste que générosité et sincérité ne résonnent pas pareil au Japon qu’en Iran (pays que nous avons largement comparés sur bien des aspects, peut-être qu’on en reparlera dans un autre article…).

Bref, je vous ai présenté quelques expériences parmi d’autres qui me font me questionner sur mon besoin d’amour, mon besoin de sincérité, mon besoin d’exprimer ma joie ou ma tristesse dans un pays où l’usage n’est pas de s’exprimer personnellement…

Après près de deux mois dans le pays, nous arrivons chez les Hayashida, et là, c’est le summum ! Satomi, Mahito, Haruto et Tomoka, on les aime de tout notre cœur ! Et ils nous accueillent chez eux : on se sent comme à la maison !

C’est à peu près à ce moment-là que je tombe sur un article de ma copine Béné : je vous conseille de le lire, il est très bien écrit et aborde beaucoup d’aspects de l’amour auxquels je suis sensible (au passage, vous pouvez aussi lire ses autres articles : 500 mots par semaine qu’elle écrit !) ! Alors là, je suis bouleversifiée… Elle parle de hugs, d’exprimer son amour aux autres, de déborder d’amour et de le partager avec le monde, pfiou ! Si seulement les japonais pouvaient lire ça ! Alors c’est partie, faisons notre déclaration d’amour à la Hayashida family ! Ah ben non, malgré une communication super fluide, « comme si nous étions de la famille » comme dirait Mahito (certainement la phrase la plus émouvante à notre égard venant d’un japonais ! Merci pour ça !), on va rien leur dire du tout, juste deux trois indices biens cachés, pour leur donner une chance de deviner.

Mais je me fourvoie peut-être, encore une question de langage, d’usage et de mode de communication ! Comme l’a dit une taïwanaise que nous avons rencontrée au Harappa Café : chez nous, il ne s’agit pas de dire son amour, ou de le montrer physiquement par des hugs, mais il s’agit d’accomplir son amour pour les autres, c’est-à-dire faire pour les autres… OK, à méditer ! Mais quand même, un petit « je tiens à toi ! » ou un petit câlin, ça fait du bien parfois, non ?

Alors voilà, vu ce qu’ils ont fait pour nous pendant cette semaine, je crois que notre amour pour cette petite famille est bien réciproque, et on a essayé de faire de notre mieux pour qu’ils s’en rendent compte sans avoir à le dire… Voilà, c’est comme ça, pas d’effusion de sentiments, pas de blabla, un petit câlin d’au revoir quand même (peut-être tout aussi intense que le câlin brésilien de Béné malgré sa courte durée, tout est relatif !). Mais il fallait quand même que je l’exprime quelque part ! J’aurais d’ailleurs pu écrire 15 articles à ce sujet, mais j’ai préféré la faire courte pour nos lectrices et lecteurs en grand nombre !

Matsuken Samba !

Lors d’une discussion avec un japonais DJ au Harappa café (un des endroits où nous avons séjourné, revival d’il y a trois ans !), on en vient à parler musique et vidéos. Je ne sais pas comment c’est arrivé mais voici qu’on se met tous à regarder la vidéo ci-dessous, aussi absurde que cela puisse paraître !

Cela nous a un peu fait penser au Moulin Rouge, avec cette grande scène et tous ces danseurs !

Pourquoi est-ce qu’on vous fait part de cette découverte si incroyable sur le blog ? C’est une sorte de teasing pour la suite ! 🙂

Affaire à suivre !

Aikikai : six ans après

C’était il y a presque six ans, mes premiers ukemi (chutes) sur un tatami (voir ici), et c’était au Hombu Dojo à Tokyo.

Entre temps, nous y sommes revenus il y a trois ans, de nouveau pour un mois, et nous y revoilà une troisième fois !

Alors, qu’est-ce qu’on ressent ? Qu’est-ce que c’est l’Aikikai pour nous ? Et qu’est-ce qu’on y apprend ?

L’Aikikai : une institution

En revenant, on a cette sensation que rien n’a changé : les sensei sont les mêmes (en un peu plus gradés), l’emploi du temps est le même… même les élèves sont les mêmes et nous retrouvons avec plaisir les pratiquant-e-s rencontré-e-s à la première heure (sauf qu’eux, ils et elles ont passé leur shodan ou nidan – 1er ou 2e dan, et que nous sommes resté au kyu, ce qui nous surprend, parce qu’on a pas l’impression d’être à la bourre, mais c’est qu’ici, ça va vite !).

Les sensei

On commence à avoir nos préférés, on arrive mieux à analyser les pratiques et styles de chacun (pas besoin d’écriture inclusive, il n’y a pas de sensei femme à l’aikikai).

Il y a notre chouchou : Fujimaki Sensei, toujours la banane, une pratique souple et toute en énergie et dans le mouvement, il vient nous voir tout le temps avec ses quelques mots de français, on se sent bienvenu ! Il y a une bonne ambiance de travail dans ses cours, sans pression, sans compèt’, et pourtant avec une volonté de se dépasser. Après les cours, il revient souvent pour discuter avec ses élèves.

En plus, il a une façon de se tourner les chevilles tellement sensuelle ! J’ai essayé de partager ça avec Guilhem et Alex, mais ils ne semblent pas spécialement sensibles. Je dois être en manque de sensualité dans ce pays… Mais tout de même !

A part « Fujichéri », on tente quelques cours au 3e étage, normalement réservé aux élèves au-dessus de la première dan (comme on est rebelle 😉 !). Et là, on découvre quelques sensei intéressants : Osawa sensei et technique de la disparition soudaine : « je suis là, et hop, je ne suis plus là ! ». C’est impressionnant comme ce petit bonhomme d’environ 65 ans est rapide et dynamique. Il n’hésite pas à prendre des coups lorsque les attaques de ses partenaires sont bien menées : voilà un prof sincère qui enseigne également au travers de ses propres erreurs.

On aime aussi aller au cours d’Irie Sensei. D’une part parce qu’on peut faire cette blague pourrie : « on a bien rigolé, Irie tout le temps ! ». Et en plus, parce que c’est un sensei calme, ouvert, on a l’impression que l’aikido est de la poésie malgré un dynamisme et une puissance manifeste. En plus, il vient en vélo, le bokken à la main, en disant bonjour au passage !

Les aikidokas

Il y a les copains et copines, les inconnu-e-s, et les garant-e-s de l’étiquette.

Comme je le disais plus haut, on retrouve certaines connaissances, comme Nao, qui est la personne la plus posée que j’ai jamais rencontrée. Elle est danseuse, rolfeuse, et aikidoka, entre autres. Encore cette fois-ci, nous passons ensemble quelques moments privilégiés en dehors du dojo, pour découvrir un Tokyo en dehors de nos sentiers battus : son Tokyo à elle. On aimerait passer plus de temps avec Nao, mais ce mois-ci, elle n’est pas forcément très dispo…

Je n’ai pas grand chose à dire sur les inconnu-es, dans la mesure où je ne les connais pas, mais disons que l’ambiance au hombu dojo est parfois tellement anonyme qu’on dirait que les gens passent ici sans laisser de trace, même s’ils ou elles restent des années. Ca fait un peu flipper…

Et enfin, nos préféré-e-s : les garant-e-s de l’étiquette ! En général, ce sont des personnes occidentales qui font tout pour s’intégrer au Japon. Ils et elles en viennent même à être plus japonais que les japonais. Comme si leur rôle était d’exprimer en langage compréhensible aux occidentaux qui visitent le Japon, ce que pensent les japonais. Sauf que, comme les japonais-es n’expriment pas forcément ce qu’ils et elles pensent, même aux garant-e-s de l’étiquette, ces dernièr-e-s doivent interpréter, avec leur propre prisme, et ça en devient un peu lourd, voir ridicule, mais bon, si ça leur fait plaisir… D’ailleurs, ils et elles ont généralement l’air très épanoui-e-s : jamais un sourire, toujours l’air préoccupé, le teint blafard, l’air fatigué, bref, ça fait rêver de vouloir s’intégrer au Japon de cette façon !

Notre rapport à l’institution change.

Pour différentes raisons, notre rapport au hombu change. Peut-être qu’on se sent mieux dans notre aikido qu’il y a trois ans ? Peut-être que nous sommes moins impressionnés par les codes japonais qu’avant ? Peut-être qu’on a moins peur d’être nous-mêmes, y compris dans notre attitude au Dojo ? Peut-être qu’on s’est lassé de la répétition et qu’on cherche à aller plus loin ? Ou un bon petit mélange de tout ça, ce qui est fort probable !

Quoi qu’il en soit, on ne se sent pas comblés par notre quotidien à l’aikikai, on en veut plus : sur le plan de la pratique, c’est sûr. Souvent, on passe une heure à pratiquer. C’est cool, mais on n’a l’impression de ne rien avoir appris. Ce n’est pas une question de niveau du prof ou des personnes avec qui l’on pratique. Et par ailleurs, on fait le bilan à chaque fois, et on trouve des enseignements dans des tout petits détails : « tiens t’as vu, pendant la préparation, il a fait un mouvement différent, c’est pas mal ! » « et aussi, sur telle technique, il a mit ses pieds en V, j’ai essayé, mais je n’étais pas à l’aise ». Peut-être que nous ne sommes pas assez fins observateurs, peut-être qu’on cherche à apprendre trop vite, ou peut-être que la langue fait que nous ne captons pas tous les enseignements…

Après, il y a aussi sur le plan humain que l’aikikai nous semble « vide ». On a l’audace de penser qu’après 3 mois passés ici, on pourrait développer un rapport plus intime avec l’aikikai, faire un tout petit peu partie de la famille. Mais bien sûr que non… Même Alex, après 6 ans de pratique QUOTIDIENNE, reçoit à peine un regard des sensei ou autres pratiquant-e-s… Je suis admirative de la patiente d’Alex, et en même temps, personnellement, ça me blase un peu…

Voilà, un mois de plus à l’aikikai, on y a appris beaucoup, c’est sûr, cela nous a aussi donné une nouvelle fois l’occasion de pratiquer au Budokan à l’occasion de Kagami Biraki et on a pris le maximum auprès de nos préféré-e-s. Pas de regrets, au contraire, mais plutôt une petite sensation d’incomplétude…

Mochi

Cette journée spéciale se passe sur l’île de Kyushu, à l’Est. Plus précisément dans la campagne pas loin d’Oita, chez les Hayashida qui nous accueillent une semaine !

Satomi, Mahito et leurs enfants Haruto et Tomoka vivent dans une maison ancienne, qui a peut-être une centaine d’années (c’est énorme au Japon). On vous en reparlera, mais il nous semble que leur mode de vie est largement influencé par la tradition japonaise, avec un retour aux sources comme on peut le rencontrer chez les néo-ruraux français (c’est peut-être pour cela qu’on s’entend si bien 😉 ! ).

Et, traditionnellement, en hiver, on prépare le mochi : ces gâteaux de riz dont on vous a déjà parlé au sujet du Nouvel An. Pour cela, il faut un certain nombre d’outils :

  • une pierre spéciale, creusée comme un pilon, à une cinquantaine de centimètres de haut
  • deux gros marteaux ou pilons en bois
  • des bacs pour stocker les mochis
  • de l’eau chaude
  • Et des ingrédients pour les mochis (dont le riz bien sûr !)

La veille, on a d’abord trié le riz en enlevant les grains de riz mauvais (c’est le riz produit sur place, par Mahito).

Ensuite, le riz est cuit dans un torchon à la vapeur. Lorsqu’il est cuit, il est jeté dans la pierre : attention, c’est chaud ! « atsui ! »

C’est à ce moment-là que commence la danse du pilon. Comme beaucoup de danses, elle se fait à deux : l’un-e en face de l’autre, chacun-e armé-e d’un marteau en bois, on commence à écraser le riz contre la pierre, en tournant autour de celle-ci. Une fois que les grains de riz sont un peu éclatés de façon à peu près homogène, la danse prend son envol et les pilons aussi. Il s’agit de cogner bien fort de façon synchronisée (sinon, on se tape le pilon, c’est un peu comme si on marchait sur le pied de son/sa partenaire, sauf que ça abîme plus le marteau que le pied) pour transformer le riz en une espèce de pâte collante. Pour ne pas que ça colle de trop aux pilons ou à la pierre, on trempe les outils dans l’eau et on retourne la pâte régulièrement.

Nous n’avons pas tout à fait saisi le moment idéal qui dit que c’est prêt, mais à un moment donné, on transfère la pâte vers un récipient en plastique couvert de farine de riz et de fécule de pomme de terre, et là, on forme les petites boules.

La partie la plus sensible semble être de séparer des petites portions du bloc principal. Et les personnes en charge ont le coup de main.

Puis, pour former les boules, tout le monde s’y met, enfants compris, et c’est vrai que c’est marrant : il faut faire une boule, mais avec la peau du dessus bien tendue, il y a toute une technique difficile à décrire avec des mots.

Là, c’est le mochi nature, mais on peut aussi les fourrer au an (purée de azuki/ haricot rouge), ou les rouler dans du radis pour une version plus salée, ou encore dans du kinako (mélange de farine de soja et de poudre de cacahuète, le tout légèrement caramélisé) : c’est notre préféré ! Je pense qu’on n’en a jamais mangé d’aussi bon qu’à ce moment-là !

Evidemment, comme on ne prépare pas le mochi tous les jours, c’est un peu un événement, et les petites mains sont bienvenues pour aider ! C’est aussi la fête et on partage un bon repas et du bon temps tous ensembles, toutes générations confondues.

Bonne année !


2019 est l’année 31 au Japon, c’est à dire, la 31e année de règne de l’empereur actuel. Ce sera la dernière de la série, puisque vous n’êtes pas sans savoir que l’empereur actuel laisse sa place au fiston, du coup, le calendrier reprendra à l’année 1 en 2020.
Le passage à la nouvelle année est une étape, et les jours qui précèdent, l’atmosphère est un peu différente de d’habitude, il y a de la préparation dans l’air : les magasins annoncent leurs congés et souhaitent leurs bons vœux pour le passage à l’année du sanglier à coup d’affiches placardées un peu partout.


Dans les rues, des stands éphémères fabriquent des totems à base de mochi (pâte de riz écrasé), algue, papier rouge et blanc, et un petit homard en plastic au milieu. Ce petit totem est accroché à la porte d’entrée, mais attention, il ne faut pas l’accrocher à n’importe quel moment, il y a des nombres qui ne portent pas chance et du coup, on évite. Chez Alex, nous avons accroché le totem le 30 décembre.
Il y a aussi les fabricants de mochi qui sont en effervescence ! Et oui, pendant la période du nouvel an, on va manger une soupe de « an » (genre de purée de azuki – haricot rouge, pour celles et ceux qui voudraient connaître la magie du an, nous vous recommandons le film « An – les Délices de Tokyo »), avec des morceaux de mochi plongés dedans, c’est fameux !

Plaque de mochi en fabrication
Petit magasin dans la rue, en pleine effervescence
totem devant la porte de la maison pour repousser les démons


Nous avons eu droit à un vrai repas du nouvel an, préparé par les voisins d’Alex. au programme : une soupe miso avec du mochi, des baguettes spéciales qui sont rondes des deux côtés et qui sont présentées dans une pochette spéciale pour le nouvel an, avec du blanc, du rouge et du doré : des couleurs qui portent chance, et tout un tas de choses très symboliques.
Devant les maisons, il y a non seulement les posters de sanglier, mais souvent des installations à base de paille de riz, de bamboos et de branches de pin.

Ces sculptures vont par deux généralement, de chaque côté de l’entrée pour accueillir les bons esprits.


A l’approche du nouvel an, on dit yoy otoshio, et après, on dit
« akemashite omedeto gozaimasu ». Mais comme c’est un peu compliqué, on bafouille quelque chose qui se termine par « gozaimasu », qui est la fin de beaucoup de formules de politesse, et ça passe, ou pas…

La veille du Nouvel An, il faut manger des sobas, ces nouilles de sarrasin qui se mangent chaudes ou froides. C’est une tradition dont on ignore la provenance, mais nous l’avons tout de même suivi, dans le restaurant de soba en face de chez Alex, très convivial !

Soba et tempura, avec ses petits tsukemonos
soba et katsudon

La nuit du nouvel-an, pas de grosse soirée prévue, pas d’impératif de faire la fête à tout prix, comme on peut le ressentir en France (en ce qui nous concerne). Nous sommes tranquillement allés au temple Shinto du quartier d’Alex. Dans les rues, tout est très calme.

Quand nous approchons du temple Shinto, nous apercevons plein de lanternes qui illuminent les chemins (sur les lanternes, les noms des entreprises qui soutiennent le temple, c’est un peu plus classe que des bâches de sponsors…). L’ambiance est très familiale et nous nous insérons dans la file en face de l’entrée, bien rangés trois par trois, en attendant minuit. A ce moment-là, chacun vient prier, donner, et peut-être acheter un porte bonheur pour l’année, les uns après les autres en s’avançant trois par trois face au temple. Derrière nous, les familles s’empressent et la queue s’étend.

sponsors
En rang 3 par 3 devant le temple

Une fois que nous avons fait notre prière, nous recevons une petite boisson chaude à base de riz. Il y a des braseros autour desquels on peut se réchauffer, et aussi une espèce de four pour brûler les portes-bonheur de l’année précédente (faut faire tourner le business !)

Et voilà, c’est 2019 ! On peut aller se coucher tranquillement dans un Tokyo vide… Les trois premiers jours de l’année sont fériés, et beaucoup de gens retournent dans leur famille (souvent en dehors de Tokyo). La plupart des magasins sont fermés (sauf les combinis, toujours ouverts 24/24h), les dojos sont fermés, on s’ennuie un peu. Les lieux d’affluences restent les temples, et les tokyoïtes de souche font la tournée des temples shinto pendant ces quelques jours !

Drama

A part l’aïkido, les après-midi dans les cafés à bosser et les balades au hasard de la ville, ce qui rythme notre vie tokyoïte, ce sont les DRAMAS !

Drama c’est quoi ?

Les dramas sont des films ou des séries japonaises (les productions coréennes sont aussi très populaires !). C’est toujours un peu à l’eau de rose, un peu niais, avec des acteurs et des actrices kawaï mais souvent super mauvais-es, un scénario qu’on a deviné aux premières minutes, avec une musique nian-nian qui reste en tête pendant des jours. Bref, du bon navet sur tous les plans…

Alors pourquoi ?

Ce n’est pas dans nos habitudes de regarder des navets (on est quand même un peu fier de notre côté intello), alors comment se fait-il qu’on enchaîne les saisons ?

Déjà, c’est un bon moyen de se faire entrer en tête la langue japonaise, il faut l’avouer !

Ensuite, c’est quand même super rigolo ces moments de « hasard » parfait, où la belle mère harpie tombe comme par hasard sur l’héroïne au moment où il faut, ces scènes complètement incongrues de fausse baston, ces « scènes d’amour » de fin de saison mais pas de trop près (en général c’est juste un petit bisou dans le coucher de soleil), etc. Bref, il y a un côté charmant à tout ça !

Et aussi, on se dit que ça peut nous donner quelques clefs pour comprendre un peu mieux la culture japonaise !? Les relations, l’amour, la drague (et oui, ce sont bien des films à l’eau de rose, il s’agit donc surtout d’amour), mais aussi le rapport à l’argent, la vie en famille, la nourriture et d’autres sujets.

Enfin, on a bien essayé de récupérer des bons films japonais en version sous-titrée, mais nous ne parvenons pas à télécharger ce qui nous plait, à part sur ce merveilleux site d’anime-ultime, où il faut dire que 100% des dramas proposés sont… un peu nazes…

Le drama est partout !

Il y a autre chose de très marrant dans les dramas, c’est que les acteurs et actrices sont les mêmes d’une série à l’autre (souvent dans des personnages similaires d’ailleurs). Mais ça ne s’arrête pas là ! Ce sont encore les mêmes qui font des pubs et qui ont les groupes de pop à la mode qui font la une des magazines ! Nous sommes envahis pas les dramas ! Alors, ne nous en voulez pas trop si nos cerveaux sont remplis de Domyogi, Tsukushi-chan et autres !

Eye contact

Après quelques semaines à Tokyo, on a eu l’occasion de marcher dans la rue et de croiser une bonne dizaine de milliers de personnes au bas mot. De jour, de nuit, dans les quartiers chauds, les parcs, les quartiers résidentiels… les occasions ont été nombreuses et variées !

Sur ces dizaines de milliers de rencontres, je pense pouvoir dénombrer moins de 100 contacts visuels, dont environ 86 non japonais… Wouah ! Ca fait quand même presque 14 japonais-e-s dont j’ai croisé le regard un peu plus qu’un dixième de seconde !

J’ai essayé de me renseigner sur le « pourquoi ? ». Ca vous intéresse ? Et bien, je n’ai pas de réponse moi-même, du coup, je vous invite à faire les mêmes recherches sur les différences culturelles entre le Japon et la France (ou l’occident de façon plus large peut-être) ici, ou peut-être. Bref, ce n’est pas l’objet de l’article…

Et alors ?

Ben ça me pose un problème de ne pas croiser le regard des gens (Guilhem s’en fiche), et c’est ce pourquoi-là que j’avais envie de partager !

Ça bouleverse mes habitudes…

A la maison, je croise le regard des gens, ça donne l’impression d’exister parmi une foule. Même une relation infime, par contact visuel, rend tangible l’existence. Alors, s’il n’y a pas ça du tout, c’est hyper troublant !

Ca restreint mon imagination !

Et bien oui, j’aime bien m’imaginer la vie des autres, les interactions qui pourraient exister entre nous, me dire que peut-être on s’est déjà croisé ou qu’on se recroisera… Vous me direz : « tu peux bien t’imaginer la vie des gens sans les avoir regardé-e-s dans les yeux ». Oui… mais non. Il manque quelque chose, ça restera très extérieur, et puis, si je ne croise pas le regard des gens, ça met une énorme barrière, et si j’imagine qui ils ou elles sont, j’ai l’impression de m’immiscer sans autorisation. Le regard est une porte plus ou moins ouverte et ici, dans la rue, quasiment toutes les portes sont fermées, verrouillées à triple tour. C’est frustrant.

Et puis c’est aussi rigolo de regarder les regards des un-e-s sur les autres. Mais là, en plus de ne pas croiser le regard des autres, je ne surprends que très rarement des regards véhiculant des émotions entre les gens. Evidemment, les gens se regardent, mais ça reste très fonctionnel et je ne le perçoit pas comme un moyen d’échanger de la même manière que ça peut l’être pour moi. C’est comme si le regard n’était pas un langage du quotidien, seulement réservé pour des occasions très spéciales ou intimes (que du coup je ne connais pas, les mondes du travail et de l’amour étant totalement inconnus pour nous, peut-être que c’est là que ça se passe). Ou alors, c’est tellement subtile que je ne capte même pas qu’il se passe quelque chose…

C’est triste.

Chacun dans son coin, dans la rue, il n’y a pas d’échange… Il n’y a pas d’opportunité de rencontrer les gens dans la rue. Enfin, en ce qui me concerne, je ne peux pas aborder quelqu’un-e sans avoir préalablement commencé la discussion par contact visuel.

Par exemple, vous imaginez le nombre de films romantiques occidentaux qui se basent sur le « love at first sight » dont le scénario est juste impossible ici ? A commencer par cette pub crocodile. C’est tout un champs des possibles qui se ferme !

Est-ce que les japonais-es trouvent ça romantique ?

Ca renforce le complexe de l’occidental-e.

(dont je reparlerai dans un autre article « Psychologie », voire deux)

D’abord, je me dis que si les gens ne me regardent pas, c’est sûrement parce que je suis moche et vulgaire selon eux, et qu’il ne vaudrait mieux pas croiser le regard de quelqu’un d’aussi détestable…

Et ensuite, comme je ne peux pas m’empêcher de chercher le contact visuel, et que par ailleurs, je suis quand même un tout petit peu sensible sur le fait que cela puisse mettre les gens d’ici mal à l’aise, et ben je suis encore plus mal à l’aise, en me disant que vraiment, je ne suis pas capable de percevoir la finesse de se comportement et de respecter les codes locaux (et est-ce que j’ai jamais eu envie de suivre les codes d’abord ?)

Et quand ça arrive, ça fait quoi ?

Je l’ai dit au début, le contact visuel a quand même été établi quelques rares fois : wouahhh ! Alors là ça dépote ! A peu près un million de choses se passent. Et puis, quand dans d’autres situations, comme une soirée salsa par exemple, un japonais soutient un regard droit dans les yeux, c’est trop bizarre !

Et vous, qu’est-ce que ça représente le contact visuel ?

A l’écoute du temps

Article écrit par Guilhem, et qui ne préjuge pas de ce qu’aurait pu en dire Eglantine !

Qu’est-ce qu’on fait au Japon ? Le début de notre séjour plus ou moins mouvementé me fait me poser cette question d’autant plus. Lors d’une balade solitaire dans un quartier tout à fait banal d’une ville japonaise, je me suis mis à penser à cela. Est-ce une bonne idée de quitter tout à coup nos projets en cours au Morimont pour venir ici, de l’autre côté de la planète, dans un pays où nous n’avons pour le coup aucune attache véritable, aucun projet long terme ?

Les semaines précédant le départ vers le Japon était intenses et chargées. Projets photo, construction d’un nouveau StudioBooth, séjour en Bretagne pour aider sur le chantier du beauf’, déménagement des machines-outils de menuiserie, etc.

Le départ était prévu de longue date, nous avions acheté nos billets en mai dernier, mais la quantité de choses à faire avant de partir se densifiait avec l’approche de la date fatidique. Non pas que nous avions de plus en plus de choses à faire, mais nous avions de moins en moins de temps pour les faire.

Le temps

Le temps est justement l’élément clé de notre voyage au Japon. On peut parler de ce qui nous attire ici, de la culture qui nous en apprend chaque jour un peu plus sur la nôtre, des rencontres que nous faisons et qui nous inspirent, les raisons d’être ici sont presque infinies, mais pour ma part je pense que le rapport au temps est l’élément principal que j’aimerais approfondir avec cette coupure.

Le temps me semble être la clé de beaucoup de choses. Pendant notre voyage à vélo nous avons eu la chance d’en avoir une vision tout à fait particulière, liant le temps à l’espace avec notre avancée, nous permettant d’en constater l’écoulement au présent, de visualiser le temps passé, et de constater l’absence de prises sur le futur. Notre mode de vie nous avait fait profiter de chaque minute de présent librement : difficile à reproduire mais cela donne une idée de ce qu’il est possible d’obtenir !

Il y a ensuite eu notre installation en Alsace, il y a six ans déjà. Le projet est devenu une part importante de notre vie. Un projet fait de très nombreux projets que l’on tente de concilier et de faire marcher ensemble dans une logique commune, selon des idéaux qui nous sont chers. Nous mettons beaucoup d’énergie et presque tout notre temps dans ces projets, car il s’agit tout simplement de notre vie. Quoi de plus normal que de passer son temps à sa vie ? Le chemin parcouru est grand depuis que nous sommes arrivés, mais il est parfois difficile de s’en rendre compte, contrairement au temps passé.

Ce qui me manque peut-être et ce qu’il est possible de trouver au Japon (ou ailleurs) est le recul par rapport à tout cela. Une pause dans ces activités nous montre que c’est possible d’une part, et permet de sortir la tête du guidon pour penser tranquillement à ce que nous faisons, clarifier un peu la direction que nous prenons. Nous n’arrêtons pas tout puisque nous travaillons depuis ici sur certains projets, mais d’une manière différente de ce que nous aurions pu faire de chez nous.

Mes questionnements par rapport au temps sont d’une part de tenter de me rendre compte du temps qui passe, tout simplement, et de relativiser l’importance que cela a. D’autre part d’essayer lorsque c’est possible de mieux utiliser ce temps pour des choses qui me semblent importantes dans la vie. Tout un programme !

On va dire que ce kanji a un rapport avec l’article : on ne sait jamais sur un coup de chance ! 🙂


Qu’est-ce qu’on fait au Japon donc ? On prend le temps d’avoir le temps et on re-concentre notre énergie sur ce qui nous semble le mieux pour notre vie et celle de ceux qui nous entourent. Ça c’est l’un des projets en tout cas, on vous en dira plus à la fin du voyage !

Guilhem